Alimentation demain : le grand écart

C’est une chaude initiative : faire se rencontrer consommateurs et acteurs des chaines alimentaires, autour du bien-manger. Le Nantes Food Forum l’a fait avec enthousiasme, du 2 au 5 juin, pour sa première édition. Trois journées de débats et d’échanges, pour essayer de se comprendre. Car la bouffe, c’est une histoire à haute tension !

Alimentation demain : le grand écart
Alimentation demain : le grand écart

Bien manger. C’est le graal brandit pour cette première édition du Nantes Food Forum, le nouveau rendez-vous à vocation internationale, de ceux qui agissent pour une meilleure alimentation. Trop de chimie, de produits industriels, d’aliments délocalisés et désaisonnés… Les consommateurs, qui maintenant mangent à leur faim dans nos contrées, veulent mieux que la quantité. Ils ne comprennent pas pourquoi la qualité n’est pas toujours au rendez vous. Ils veulent : du local, du bio, du goût, du sain, pour eux et leurs enfants… Le boum des Amap, des circuits-courts et du bio en sont les signaux forts.

Les agriculteurs savent produire mieux, mais...

Néanmoins, ces tendances qui prennent de l’ampleur, sont loin de concerner la majorité des consommateurs. Pas assez d’offre, d’abord : en France, la production bio et locale est à la peine. Et puis, le prix. Car bien manger a un prix et les quelques producteurs présents au Nantes Food Forum n’était pas trop nombreux pour le rappeler. « Ok pour produire différemment, avec moins d’intrants dans les cultures, plus de bien-etre pour les animaux : mais ces changements de pratiques, plus exigents en temps et main d’œuvre, sont souvent plus couteux. Les consommateurs en sont-ils conscients ? Prêts à mettre la main au porte-feuillle ? ».  Si les ménages aisés et les militants peuvent mettre le prix dans une alimentation choisie, le sujet reste sensible pour de nombreuses familles.

Payer le juste prix de la bouffe

Exiger de la bonne bouffe et accepter de payer le  juste prix : c’est là que le bat blesse !  Les consommateurs, prompts à fustiger producteurs et industriels de l’agro-alimentaire, sont-ils prets à mettre le prix dans une alimentation plus saine, plus gouteuse, plus locale et un peu plus chère ? Personne ne le sait vraiment. Et malheureusement, le sujet n’a été qu’effleuré lors de ce 1er Nantes Food Forum.

La téléphonie passe avant l'alimentation

C’est pourtant la clé de voute de notre future alimentation. Oui, tout le monde est partant pour le mieux manger ! Oui, les producteurs et les transformateurs savent faire ! Non, nous ne sommes pas sûrs que notre société soit prête à en payer le prix actuellement. Quand on sait que les ménagent n’octroie plus que 13% de leur budget à l’alimentation, soit moins que pour les moyens de communication, le bien manger pour tous n’est-il pas encore un mirage ? Le débat sur le rapport qualité- prix, comme engagement des consommateurs serait une solide piste de réflexion pour le prochain Nantes Food Forum.